Quelle est la précision de votre boussole du bonheur ?

Nous sommes biologiquement, psychologiquement et spirituellement câblés pour rechercher des conditions de vie qui minimiseront la quantité de souffrance que nous éprouvons tout en maximisant notre niveau de bonheur. Cela s’applique à tous les aspects de notre vie, qu’il s’agisse de choisir avec qui nous devons avoir une relation, comment gagner de l’argent et comment occuper notre temps libre, ou de décider ce que nous allons manger à midi et quels vêtements nous allons porter.

Certaines personnes prennent le temps de s’arrêter et de réfléchir à la manière de devenir plus heureuses, ce qui peut conduire à un changement de mode de vie, comme l’adoption d’une routine d’exercice, la pratique de la méditation, un changement d’emploi ou un déménagement dans un autre pays. Cependant, qu’un choix soit fait consciemment ou inconsciemment, qu’il soit instinctif ou prémédité, ou qu’il concerne un détail majeur ou mineur de notre vie, cela n’a pas d’importance. Tous nos choix sont influencés par ces deux forces motrices fondamentales : le désir d’être heureux et le désir d’éviter la souffrance.

Même lorsque nous faisons des choix pour des personnes qui nous sont chères, comme les membres de notre famille, les mêmes facteurs sous-jacents s’appliquent. Par exemple, si nous décidons de faire des heures supplémentaires pour économiser de l’argent afin de financer les études de notre enfant, nous le faisons parce que, malgré le travail supplémentaire que cela implique, nous nous sentons plus heureux de savoir que cet aspect particulier de l’avenir de notre enfant sera pris en charge.

Une boussole du bonheur mal alignée

Chercher à améliorer notre niveau de bonheur est un processus qui se produit en permanence et qui est tout à fait normal. Toutefois, un problème se pose parce que la plupart des gens ont laissé leur « boussole du bonheur » se désaligner, ce qui se traduit par une mauvaise compréhension, voire une absence totale de compréhension, de ce que signifie être vraiment heureux.

Dans notre société actuelle au rythme effréné, matérialiste et axée sur la technologie, nous sommes constamment bombardés de messages manifestes et subtils selon lesquels le bonheur peut être trouvé grâce à l’argent, la célébrité, le sexe, le pouvoir, les possessions, l’apparence physique, les capacités physiques ou l’intellect. Cependant, si ces choses peuvent sans aucun doute nous faire nous sentir bien pendant un certain temps, ces sentiments ne durent invariablement pas longtemps.

Prenons l’exemple du cycle de sentiments qui survient lors de l’achat d’une nouvelle voiture. Nous nous sentons généralement bien et satisfaits lorsque nous montons dans la voiture pour la première fois, mais après quelques mois, l’attrait de la voiture commence progressivement à s’estomper et l’expérience de la conduite devient plus ordinaire. En fait, nous commençons peut-être même à nous demander si nous avons choisi la bonne voiture, si elle correspond vraiment à notre image et à nos besoins, ou s’il n’y a pas une meilleure offre.

Il en va de même pour un déménagement, un nouvel emploi, une nouvelle relation ou, d’ailleurs, toute autre situation qui commence par nous faire plaisir ou nous satisfaire. Il y a souvent une période initiale de lune de miel pendant laquelle les choses semblent brillantes et roses, mais elle s’estompe inévitablement et nous commençons à nouveau à penser qu’un autre changement de vie ou un nouvel achat est nécessaire pour que nous soyons à nouveau heureux.

La vie est impermanente et imprévisible.

Le problème, lorsqu’on se fie à des facteurs externes pour cultiver le bonheur, c’est que la façon dont nous percevons les biens, les personnes et les situations, et dont nous nous y rapportons, change constamment. Nos perspectives et nos besoins évoluent sans cesse, de sorte que ce que nous pensons nous apportera le bonheur aujourd’hui ne restera probablement pas le même au fil des mois et des années.

En outre, le monde extérieur lui-même est en constante évolution : les gens changent, les biens vieillissent ou cessent de fonctionner, les modes vont et viennent et la quantité d’argent dont nous disposons augmente ou diminue. L’impermanence est une loi de l’univers, ce qui signifie que rien ni personne n’est éternel.

Le monde extérieur est également imprévisible par nature et, quels que soient nos efforts, il nous est très difficile de le contrôler. Par exemple, des catastrophes de grande ampleur telles qu’une pandémie ou une guerre peuvent rapidement éclater, tout comme des difficultés plus spécifiques, telles qu’un problème juridique inattendu ou un membre de la famille qui devient soudainement très malade.

Ne recherchez pas le bonheur.

Lorsque nous recherchons le bonheur en dehors de nous-mêmes, non seulement la nature impermanente et imprévisible de la vie signifie que nous serons toujours déçus, mais la recherche elle-même peut devenir une source de souffrance. Le fait d’aspirer constamment à quelque chose de nouveau ou à une échappatoire à notre situation actuelle peut devenir presque une addiction.

Un esprit qui veut toujours quelque chose de nouveau ou de meilleur ne peut jamais connaître la paix ou la tranquillité, car peu importe ce que nous avons, ce ne sera jamais assez. Il suffit de penser à la fréquence à laquelle nous entendons parler dans les journaux d’une personne riche et célèbre qui semblait avoir tout, mais qui a fini par être profondément malheureuse et seule, ayant parfois recours à la drogue ou à l’alcool pour tenter d’endormir sa douleur.

Trouver le bonheur à l’intérieur de soi

Si nous voulons connaître le vrai bonheur, nous devons cesser de chercher quelque chose à l’extérieur de nous-mêmes. Nous devons nous contenter de qui nous sommes, d’où nous sommes et de ce que nous avons déjà, ici et maintenant. Cela ne veut pas dire que nous ne devrions pas avoir de projets ou d’objectifs pour changer ou améliorer notre situation actuelle, mais nous devrions apprendre à considérer ces objectifs comme un voyage plutôt que comme une destination. Avoir un esprit ouvert et détendu de cette manière signifie que nous ne sommes pas liés ou attachés à un résultat particulier, ce qui nous permet de travailler avec et de trouver du plaisir dans n’importe quelle situation qui se présente à nous.

Nous devrions apprendre à nous arrêter, à respirer et à être, tout simplement. Lorsque nous cessons de fuir notre situation actuelle et que nous apprenons à cultiver la patience et le contentement, nous créons enfin une fenêtre d’opportunité pour que l’esprit trouve un peu de paix et de tranquillité. Grâce à cette paix et à cette tranquillité mentale, nous pouvons comprendre que les sentiments de satisfaction, de plaisir, de confort et de réconfort que nous recherchons, ou les sentiments de peur, de solitude, de colère et d’insécurité que nous essayons d’éviter, ne sont précisément que des sentiments qui existent dans l’esprit.

C’est l’esprit, et non les phénomènes ou situations extérieurs, qui crée et entretient de tels sentiments. Ainsi, en apprenant à prendre du recul et à observer l’esprit, nous pouvons cesser d’être esclaves de nos sentiments et de nos pensées. Nous pouvons commencer à puiser dans une forme de bonheur qui découle de la stabilité intérieure et qui est totalement indépendante de ce qui se passe dans notre esprit ou dans le monde extérieur qui nous entoure. Lorsque nous goûtons à cette forme de bonheur pour la première fois, notre « boussole du bonheur » se recalibre et nous commençons à comprendre ce que signifie être vraiment heureux.