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La plupart des gens consultent un thérapeute parce qu’ils se sentent mal ou ont des difficultés dans un ou plusieurs domaines de leur vie. Bien que certaines personnes souffrent de troubles ou d’affections pouvant être diagnostiqués (par exemple, TOC, panique, dépression majeure, etc.), les problèmes de nombreux clients de la thérapie sont simplement des difficultés découlant des défis de la vie quotidienne et n’ont pas besoin d’être diagnostiqués ou étiquetés comme des « pathologies ». En fait, la plupart des personnes qui suivent une thérapie ne souffrent que de lacunes spécifiques dans leur répertoire psychologique personnel et n’ont pas besoin qu’on leur colle une étiquette diagnostique. Ainsi, ce qui motive la plupart des gens à entamer une thérapie n’est pas la présence d’une « condition », d’un « trouble » ou d’une « pathologie », mais plutôt l’absence de connaissances et de compétences spécifiques.
De cette manière, la thérapie peut être considérée comme un effort psychoéducatif plutôt que comme un processus thérapeutique quasi médical ou curatif. En effet, la thérapie traditionnelle se penche sur le passé ou l' »inconscient » d’une personne et tente d’apporter un « éclairage » et des expériences émotionnelles correctives. Pourtant, il existe peu de preuves de l’efficacité de ces interventions. En revanche, il existe de nombreuses preuves que plus une personne apprend au cours d’une thérapie, mieux elle se porte (par exemple, C. Lazarus, 2017 ; Lazarus & Lazarus, sous presse).
Fondamentalement, la thérapie psychopédagogique comporte trois aspects importants : les déficits de compétences, les informations erronées et les informations manquantes.
Il est toutefois important de garder à l’esprit que, comme toutes les bonnes approches thérapeutiques, les méthodes psychoéducatives sont fermement ancrées dans le sol de la relation thérapeutique. Il ne s’agit pas d’un processus mécanique ou pédant, mais plutôt d’une collaboration organique, évolutive et basée sur l’alliance entre le thérapeute et le client.
On ne naît pas avec un répertoire inné de compétences pratiques pour la vie. Et rares sont ceux qui ont la chance de se voir enseigner ou d’apprendre un éventail complet de ces compétences au cours de leur éducation. Ainsi, les déficits de compétences les plus courants concernent un large éventail d’aptitudes absentes, telles que la communication efficace, l’affirmation de soi, la régulation des émotions et la gestion du stress (pour n’en citer que quelques-unes). Une thérapie qui aide les personnes à apprendre et à appliquer ces compétences spécifiques produit généralement des résultats positifs et durables. En revanche, peu importe ce que les gens apprennent sur leur « inconscient » ou ce qu’ils en retirent, ils n’en tireront probablement pas beaucoup de bénéfices, car des changements comportementaux et émotionnels spécifiques ne se produiront pas automatiquement.
La correction des informations erronées est un autre aspect essentiel de la thérapie psychopédagogique. Tout comme nous naissons avec très peu de compétences pratiques innées, nous ne naissons pas non plus avec beaucoup de connaissances instinctives. De plus, la plupart d’entre nous sont exposés à une foule de notions erronées et d’idées irrationnelles au cours de leur éducation. Malgré leurs meilleures intentions, la plupart de nos parents – et d’autres personnes psychologiquement influentes – nous remplissent la tête d’une foule de notions erronées et d’idées irrationnelles qui contribuent à la plupart de nos conflits et de notre détresse. Il est donc essentiel, pour réussir, d’aider les clients à identifier et à remplacer les pensées et les croyances qui nuisent à leur bonheur. Parmi les exemples typiques d’informations erronées qui favorisent le malheur, citons des croyances telles que « n’exprimez pas vos sentiments », « l’honnêteté totale est toujours la meilleure politique », « vous devez viser la perfection », « il est important de plaire à la plupart des autres » et « essayez d’être aimé par tout le monde ».
Les informations manquantes font simplement référence à des lacunes spécifiques dans les connaissances d’une personne. Il est généralement très utile que la thérapie fournisse aux gens des idées et des faits qu’ils ignorent. Une partie de cette démarche est, bien entendu, intégralement liée à l’enseignement des compétences. Néanmoins, au-delà de l’acquisition de compétences, il est souvent souhaitable de fournir aux clients les informations pratiques qui leur manquent. Parmi les exemples courants d’informations manquantes, citons l’importance de l’hygiène du sommeil, les exercices cardio-pulmonaires et de musculation, la consommation appropriée d’alcool, l’alimentation équilibrée et les faits relatifs à la sexualité.
Ainsi, au lieu de traiter des « troubles » ou des diagnostics, la thérapie peut être considérée comme un processus collaboratif basé sur l’alliance, qui aide les clients à acquérir une série de compétences pratiques, à remplacer des croyances irrationnelles et autodestructrices par des croyances plus réalistes et adaptatives, et à leur fournir des informations factuelles utiles dont ils n’ont pas conscience. De cette manière, des résultats positifs peuvent être obtenus relativement rapidement, et les bénéfices sont généralement puissants et durables.
N’oubliez pas : Pensez bien, agissez bien, sentez-vous bien, soyez bien !
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Copyright 2019 Clifford N. Lazarus, Ph.D. Cet article est publié à titre d’information uniquement. Il n’est pas destiné à se substituer à une assistance professionnelle ou à un traitement personnel de santé mentale par un clinicien qualifié.
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Références
Lazarus, C. N. (2017). Multimodal Therapy. In A. Wenzel (ED.), The SAGE Encyclopedia of Abnormal and Clinical Psychology (Volume 4, pp. 2163-2166). Los Angeles : CA.
Lazarus, C. N. & Lazarus, A. A. (sous presse). Multimodal Therapy. In J. Norcross (Ed.) Handbook of Psychotherapy Integration, Third Edition. Oxford : NY.