L’histoire de deux maladies

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Maladie 1

Vous vous réveillez un matin et vous ne vous sentez pas bien. Vous n’avez pas d’appétit et vous vous sentez nauséeux. C’est probablement dû à ce que vous avez mangé, alors vous le prenez à la légère et n’y pensez plus.

Vous décidez de vaquer à vos occupations, en espérant que les symptômes s’atténuent. Mais avec le temps, les choses commencent à s’aggraver. Soudain, vous avez de la fièvre et des douleurs dans l’abdomen.

Vous décidez d’essayer des médicaments en vente libre pour gérer vos symptômes. Malgré les médicaments et tous les remèdes maison que vous utilisez habituellement, votre état continue de s’aggraver. Vous décidez de consulter un ami ou un membre de votre famille au sujet de vos symptômes et lui demandez conseil. Au bout d’un jour ou deux, la douleur est atroce et vous êtes incapable d’aller travailler ou d’effectuer des tâches ménagères. Vous décidez qu’il s’agit de quelque chose de grave et vous décidez de demander l’aide d’un professionnel de la santé.

Maladie 2

Vous vous réveillez un matin et vous ne vous sentez pas bien. Vous manquez de motivation ou d’énergie. Vous avez des difficultés à vous concentrer et vous vous sentez fatigué. Vous essayez différentes activités pour réduire vos symptômes.

Les jours suivants, votre situation se dégrade. Vous commencez à souffrir d’insomnie ou à dormir constamment. Vous vous désintéressez des activités que vous aimiez auparavant. Votre appétit est affecté et vous commencez à vous sentir vide à l’intérieur. Vous commencez à vous sentir inutile, impuissant et désespéré. Vous êtes constamment triste et avez l’impression que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue.

Vous hésitez à parler de vos sentiments à vos amis ou à votre famille par crainte d’être jugé ou ridiculisé. Vous hésitez également à demander de l’aide, considérant cela comme un signe de faiblesse. La douleur émotionnelle devient atroce, mais vous continuez à résister à l’aide d’un professionnel par crainte d’être étiqueté comme malade mental.

Comparaison des maladies

Dans les deux cas, votre vie quotidienne est de plus en plus affectée. Au début, vous pensez qu’il ne s’agit probablement pas d’un problème grave et vous vous attendez à ce que les choses s’améliorent progressivement d’elles-mêmes. Vous essayez différentes approches pour vous améliorer.

Vous pouvez vous adresser à votre famille et à vos amis pour discuter de vos symptômes et demander des conseils ; cependant, les réactions que vous recevez dans chaque scénario peuvent être très différentes. Dans le cas de la maladie 1, la famille et les amis se montrent inquiets et vous conseillent de demander une intervention médicale. Cependant, dans le cas de la maladie 2 (du moins d’après mon expérience personnelle), certaines des réactions ont été très différentes. Certaines personnes expriment leur inquiétude, tandis que d’autres portent un jugement et font des commentaires désobligeants tels que « Remets-toi », « Arrête de t’apitoyer sur ton sort » ou « J’en ai assez d’en entendre parler. Tu dois juste apprendre à être heureux ».

Pourquoi des réactions différentes ?

Les deux types de maladies font souffrir la personne. Ils peuvent tous deux provoquer des douleurs atroces. Elles peuvent toutes deux constituer des urgences médicales et mettre la vie en danger. La principale différence entre les deux scénarios est que la maladie 1 est une maladie physique et que la maladie 2 est une maladie mentale – dans ce cas, la dépression.

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Pourquoi cette dangereuse stigmatisation des maladies mentales ?

Les maladies mentales font souvent l’objet d’attitudes publiques négatives et discriminatoires. Cette stigmatisation résulte d’un manque de compréhension ou de la peur. La représentation de la maladie mentale dans les médias est souvent inexacte et peut diffuser de fausses informations ; par exemple, les personnes atteintes de maladie mentale sont présentées comme dangereuses, violentes ou imprévisibles. Les personnes souffrant de maladie mentale peuvent être considérées comme un groupe homogène, et non comme des individus uniques ayant des problèmes de santé mentale différents. Certaines personnes rejettent la faute sur les personnes atteintes d’une maladie mentale et disent que c’est de leur propre faute.

La stigmatisation et les stéréotypes peuvent rendre les gens gênés de parler de ce qu’ils ressentent vraiment. Elles peuvent souffrir en silence et intérioriser leurs sentiments ou leurs symptômes par peur d’être jugées. Elles ont souvent honte ou refusent de chercher du soutien, pensant que demander de l’aide est un signe de faiblesse. Résister au traitement peut en fin de compte entraîner une augmentation de la souffrance et une aggravation des symptômes. Elle peut également avoir des conséquences tragiques.

Comme de nombreuses personnes ayant survécu à un accident vasculaire cérébral, j’ai été confrontée à divers problèmes de santé mentale au cours de mon parcours. À un moment donné, j’ai dû être hospitalisée pour une dépression majeure. Lors de mon admission, j’ai eu honte et j’ai marché la tête baissée, espérant que personne ne me reconnaîtrait. Mais avec le temps, j’ai compris que les gens vous jugeraient quoi que vous fassiez, alors j’ai commencé à lever la tête et même à dire « Bonjour » si quelqu’un que je reconnaissais passait par là.

Cela m’a appris qu’il faut faire ce qui est le mieux pour soi. Obtenir de l’aide était la meilleure chose à faire pour ma famille et moi. Pourquoi devrais-je être gênée ou avoir honte d’une partie de mon parcours ? C’est mon parcours, et je suis la seule personne qui le comprenne vraiment.

Comment changer le discours sur les maladies mentales

Nous pouvons sensibiliser le public à la maladie mentale et à la santé mentale :

• Parler ouvertement et honnêtement de la maladie mentale.
• Nous éduquer et éduquer les autres à l’aide d’informations factuelles et fiables.
• Résister aux représentations de la maladie mentale véhiculées par la télévision, le cinéma et les médias sociaux.
• Compléter nos propres recherches pour nous assurer que nous n’adhérons pas aux idées fausses sur les maladies mentales qui continuent d’exister.
• Plaider pour que davantage de fonds soient alloués à la recherche, à l’éducation et au traitement des maladies mentales.
• Apprendre à moins juger, à être plus compatissant et à mieux soutenir ceux qui nous entourent.