Êtes-vous dans une position de victime ?

Points clés

  • Les personnes qui adoptent une attitude de victime peuvent en venir à croire en leur propre supériorité morale.
  • La pensée victimaire nuit non seulement à la confiance en soi, mais aussi aux relations interpersonnelles.
  • Certaines personnes qui intériorisent une mentalité de victime manquent également d’empathie pour les autres.

L’enfermement dans un rôle de victime peut décimer des relations interpersonnelles saines, alors pourquoi est-ce si fréquent ? Pour de nombreuses personnes, le pouvoir qui accompagne une position de victime peut être incroyablement tentant, même si elles ne reconnaissent pas que leurs actions s’inscrivent dans ce rôle. Si vous avez du mal à gérer une relation avec une personne figée dans un rôle de victime, ou si vous pensez qu’il s’agit d’un problème personnel qui affecte vos propres interactions, il peut être crucial de comprendre le pouvoir qui se cache derrière cette position pour y mettre un terme.

Il est important de noter que dans les cas d’abus et de maltraitance, les victimes ne méritent absolument pas les actions néfastes des autres. Cet article vise à illustrer le pouvoir de la position de la victime en dehors des situations de maltraitance.

Les personnes qui adoptent une attitude de victime pensent que les choses négatives qui leur arrivent sont de la faute des autres. Ils sont innocents, n’ont rien fait pour le mériter et ce n’était pas juste. En outre, ils supposent qu’en raison des événements négatifs qu’ils ont vécus, il est fort probable qu’il ne leur arrivera que des choses négatives à l’avenir.

Surmonter la mentalité de victime

La première étape pour surmonter les erreurs de la pensée victimaire consiste à reconnaître que lorsque quelque chose de défavorable se produit, il est facile de se laisser emporter et de ruminer sur la question de savoir qui est à blâmer. S’il est important de reconnaître que les actions d’une personne vous ont blessé, il est tout aussi important de tourner la page, mais aussi d’en tirer des leçons et d’utiliser ces connaissances pour établir des interactions plus saines ou fixer des limites importantes à l’avenir. Une, voire plusieurs, situations blessantes ne doivent pas être généralisées à tous les aspects de votre avenir.

L’un des principaux facteurs qui déterminent si vous serez en mesure de tourner la page sur les blessures subies par d’autres personnes est votre volonté de laisser le passé derrière vous et de croire en votre capacité à influencer positivement l’avenir. Que vous choisissiez de rester dans ces relations ou d’en développer d’autres, votre passé assombrira chacun de vos mouvements si vous le laissez faire – et les relations présentes ou futures peuvent être détruites en revivant les mêmes vieux schémas.

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Les personnes qui adoptent une attitude de victime s’accrochent tellement au passé qu’elles ratent de précieuses occasions de changer. Ce système se rigidifie lorsqu’elles sont convaincues que rien de ce qu’elles peuvent faire n’aura d’impact sur leur situation. Il est évident que ce type d’état d’esprit entraîne une détresse et une douleur internes considérables, qui renforcent à leur tour le cycle néfaste de la pensée négative.

Apprendre à reconnaître ces schémas de pensée dès leur apparition et prendre des mesures pour intervenir et les remodeler est un élément important pour surmonter la position de victime. Reconnaître que l’on peut contrôler ses réactions à certains événements et utiliser ces situations pour influer positivement sur son avenir est une force immense.

Reconnaître sa capacité à guider et à façonner ses propres réactions face à des événements défavorables peut être effrayant – si nous ne parvenons pas à apprendre des façons plus saines de réagir à ces situations, qu’est-ce que cela signifie pour notre propre confiance en soi? De nombreuses personnes qui se sont enfermées dans une attitude de victime l’ont fait après avoir été confrontées à leur propre incapacité à surmonter des expériences préjudiciables. Les schémas de pensée malsains sont ceux qui passent d’une attitude de responsabilisation à une croyance selon laquelle vous n’avez aucun contrôle sur vos propres sentiments, pensées ou actions.

Nous sommes souvent notre pire ennemi. Cela vaut pour la pensée victimaire, mais de nombreuses personnes enfermées dans ces schémas ne reconnaissent pas à quel point elles sont devenues inébranlables. Le pouvoir qui découle d’une position de victime y contribue. En réalité, lorsque de mauvaises choses se produisent, les actions personnelles y sont parfois pour quelque chose. Cependant, les personnes qui adoptent une position de victime sont fermement convaincues qu’elles ne sont en rien responsables des situations négatives – une vision irréaliste dans de nombreux cas.

L’importance de la responsabilité personnelle

Le pouvoir de ces pensées réside dans le fait que ces personnes peuvent adopter n’importe quel type de comportement envers elles-mêmes ou envers les autres et en attribuer la motivation à l’extérieur, plutôt qu’à leurs propres choix. Cela conduit à reporter la responsabilité personnelle, ce qui est destructeur pour les relations interpersonnelles – l’état d’esprit « je t’ai fait du mal parce que quelqu’un m’a fait du mal » fait tourner en rond toutes les personnes impliquées. Cela peut également contribuer à des comportements destructeurs permanents qui ancrent ces personnes plus fermement dans un mode de vie de victime.

L’une des complications les plus graves pour les personnes qui ont intériorisé une mentalité de victime est leur manque d’empathie pour les autres. Cela peut les amener à adopter des comportements blessants et à refuser de reconnaître ou d’accepter la responsabilité de ces comportements – parce qu’ils se sont tellement concentrés sur leur statut de victime qu’ils ont cessé d’apprendre à se mettre à la place des autres. Le manque d’empathie est un facteur sous-jacent à de nombreuses relations qui échouent et, inversement, est souvent la solution pour reconstruire ces relations.

Les personnes qui adoptent une attitude de victime acquièrent également un sentiment de puissance parce qu’elles en viennent à croire en leur propre supériorité morale. Lorsqu’ils se sont convaincus que les circonstances négatives de leur vie n’ont rien à voir avec leurs propres actions, il n’y a qu’un pas à franchir pour croire que tous ceux qui les entourent sont moralement mauvais en comparaison. Non seulement cette attitude peut être désagréable sur le plan interpersonnel, mais elle contribue également à les éloigner des autres et à renforcer le cycle des relations malsaines.

Tout le monde est un jour ou l’autre victime. La clé pour surmonter la douleur, le ressentiment et le chagrin qui en découlent est de changer de point de vue et de passer du statut de victime à celui de personne habilitée. Lorsque nous sommes capables d’utiliser les mauvais événements de notre vie pour restructurer nos pensées, nos émotions et nos comportements, nous pouvons continuer à vivre au-delà de la dévastation.