Nous devenons « stressés » pour de nombreuses raisons et de différentes manières. L’escalade des comportements est intégralement liée à l’expérience interne de l’anxiété. Comprendre cela est la clé fondamentale pour bien réagir à ces comportements.
Dans l’idéal, nous apprenons à nous apaiser de manière constructive afin de limiter la distanciation émotionnelle ou les comportements autodestructeurs. Comme nous ne sommes pas toujours capables de nous apaiser nous-mêmes, nous avons parfois besoin du soutien d’autres personnes.
Peut-être avons-nous été régulièrement agressés ou isolés des personnes qui s’occupaient de nous lorsque nous étions jeunes enfants. Peut-être avons-nous vécu un événement particulièrement traumatisant dont nous n’avons pas encore fait le deuil ou que nous n’avons pas encore résolu. Ou peut-être sommes-nous actuellement au cœur d’une période ou d’une relation extraordinairement tumultueuse. Il se peut que nous ayons simplement appris ou que nous soyons prédisposés, d’une manière ou d’une autre, à une large gamme d’émotions.
Les approches les plus efficaces pour offrir un soutien à une personne en détresse émotionnelle ou au comportement instable sont sensibles à son degré d’anxiété. Commençons par l' »anxiété typique ». Nous avons tous de faibles niveaux de neurochimie comme la sérotonine et la noradrénaline qui circulent dans notre cerveau et de faibles niveaux d’hormones comme le cortisol et l’ocytocine dans notre sang qui nous aident à fonctionner en ressentant des choses qui nous aident dans notre monde socio-relationnel. Il est essentiel de comprendre que ce qui est ressenti et expérimenté, ainsi que ce qui est observé, est sous-tendu par des courants neurophysiologiques et hormonaux.
Lorsque nous remarquons qu’une personne montre des signes de frustration, l’approche la plus efficace consiste à la soutenir et à ne pas réagir. Le comportement peut commencer à s’écarter légèrement de ce qui est acceptable ou normal. Si nous constatons que la nervosité, l’agitation ou l’irritation se situent à deux, trois ou quatre sur l’échelle proverbiale de l’anxiété, il est probable que nous soyons en mesure de l’apaiser de manière autonome.
Avec les autres, y compris les enfants, notre meilleur espoir à ce stade est de remarquer leur anxiété et de leur offrir un soutien sans être trop rigide, directif ou physique, avec une intervention minimale et en exprimant de l’empathie et de la disponibilité.
Lorsque l’anxiété atteint 5 ou 6, nous commençons à perdre notre capacité à raisonner et à être lucide dans la mesure où nous ressentons cette énergie nerveuse à l’intérieur de nous. Si nous sommes à mi-chemin sur l’échelle de l’anxiété, nous sommes également à mi-chemin sur l’échelle de la raison.
Dans ce cas, il peut être utile d’offrir une perspective lucide, que la personne sur la défensive n’est peut-être pas en mesure de comprendre elle-même à ce stade. Si l’on procède ainsi, il est préférable de le faire en restant dans une position non réactive et sans jugement. Pendant cette période, il peut également être utile de devenir plus directif. Il s’agit de communiquer des limites claires, d’offrir des choix clairs et de préciser les conséquences.
Parfois, nous sommes témoins d’une perte significative de rationalité chez les autres. C’est à ce moment-là que l’on peut observer le passage à l’acte physique sous ses différentes formes. Je dirais qu’il s’agit d’un niveau 7, 8 ou 9 sur l’échelle de l’anxiété. N’oubliez pas que le niveau de raison, lui aussi, peut descendre à 2 ou 3 ! L’approche la plus efficace face à ce comportement consiste à rester ferme sans être agressif.
Lorsqu’une personne atteint un sommet émotionnel, elle commence à décompresser et à ressentir des émotions moins fortes. Maintenant que le flot s’est dissipé, elle peut pleurer et adopter d’autres comportements compensatoires. Après une telle inondation, notre système neurophysiologique réagit de manière à nous aider à nous calmer. Nous pouvons ressentir une sorte de catharsis ou de relâchement de la tension.
Dans ce cas, il n’est pas rare que nous essayions désespérément de raisonner les choses de manière à justifier le comportement que nous venons d’adopter. Cela s’explique par le fait que notre indicateur de raison augmente lentement et régulièrement, tandis que notre anxiété redescend à un niveau sûr. En raison du fonctionnement de notre cerveau, il est probable qu’à ce stade, un individu continuera à évoluer dans cette direction, de la volatilité vers la vulnérabilité, avec peut-être quelques petites répliques.
À ce stade, il est important et très efficace de faire preuve d’empathie et d’écoute active. En outre, en particulier avec nos propres enfants, qu’ils soient jeunes ou adolescents, il peut être utile de passer en revue ce qui vient de se passer ou même de contester fermement le raisonnement irrationnel qui a aidé et encouragé leur comportement en cours de route.
Il est utile de réagir proportionnellement à l’agression, à la panique ou au désengagement d’une personne en fonction de son stade de détresse émotionnelle. Comprendre nos propres émotions sous-jacentes dans ces moments-là augmente notre capacité d’empathie et de résilience.
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